Les prestations du CSE exonérées de cotisations sous conditions

Publié le 28 mars 2023

Vous souhaitez mettre en place un CSE et faire bénéficier vos salariés de prestations. Découvrez dès maintenant lesquelles sont exonérées de cotisations sous conditions.

Les chèques-vacances

Les chèques-vacances sont des titres de paiement qui permettent de financer des vacances et des activités culturelles et de loisirs.

Les chèques-vacances attribués par le CSE

  • Si le CSE acquiert les chèques-vacances sans participation de l’employeur : les cotisations et contributions sociales sont exonérées, l’acquisition est considérée comme une œuvre sociale.
  • Si le CSE participe à l’acquisition des chèques-vacances avec l’employeur : les cotisations et contributions sociales sont dues. La participation du CSE est alors considérée comme un complément de rémunération.

Les chèques-vacances attribués directement par l’employeur

La participation de l’employeur est soumise à toutes les cotisations et contributions sociales.

Si l’entreprise est dépourvue de CSE en raison d’une carence constatée par procès-verbal, l’acquisition de chèques-vacances par l’employeur bénéficie alors de la tolérance applicable aux avantages servis par le CSE.

Le financement de la retraite supplémentaire et de la prévoyance complémentaire

La prévoyance

S’il s’agit de contrats de prévoyance à caractère collectif et à adhésion obligatoire, la participation du CSE est exonérée de cotisations sociales en tant que contribution patronale si les conditions d’exonération posées par le code de la sécurité sociale et si les règles relatives aux contrats de santé responsables sont respectées.

L’exonération est limitée à la fraction n’excédant pas :

  • 6 % du plafond annuel Sécurité sociale ;
  • et 1,5 % de la rémunération soumise aux cotisations de Sécurité sociale sans que le total ainsi obtenu, puisse excéder 12 % du plafond annuel de la Sécurité sociale.

Il est nécessaire de cumuler la participation du CSE et celle de l’employeur. Cette participation est soumise au forfait social de 8 % et entre dans la base de calcul de la CSG et de la CRDS. S’il s’agit de contrats à caractère individuel et/ou à adhésion facultative : la participation du CSE est soumise aux cotisations sociales, à la CSG et à la CRDS.

Pour en savoir plus, consultez la page dédiée.

La retraite supplémentaire

S’il s’agit de contrats de retraite à caractère collectif et à adhésion obligatoire, la participation du CSE est exonérée dans la limite de :

  • soit 5% du plafond annuel de la Sécurité sociale pour un emploi à temps plein toute l’année civile ;
  • soit 5% de la rémunération soumise à cotisations de sécurité sociale dans la limite de cinq fois le montant du plafond annuel de la Sécurité sociale. Il est nécessaire de cumuler la participation du CSE et celle de l’employeur. La participation excédant ces limites est intégrée dans la base de calcul des cotisations et contributions sociales de droit commun. La participation du CSE reste soumise à la CSG, à la CRDS et au forfait social.

S’il s’agit de contrats à caractère individuel et/ou à adhésion facultative : la participation du CSE est soumise aux cotisations sociales, à la CSG et à la CRDS.

Le prêt consentis aux salariés

Le prêt à taux zéro ou à un taux réduit accordé par le CSE à un salarié n'est pas soumise à cotisations et contributions sociales si les 4 conditions cumulatives suivantes sont remplies :

  • le prêt doit être mis en place principalement au bénéfice du personnel de l’entreprise ;
  • il doit être proposé à l’ensemble des salariés sans discrimination ;
  • il ne doit pas être obligatoire pour l’employeur au titre d'une disposition légale ou conventionnelle ;
  • il doit avoir pour finalité l’amélioration des conditions de vie ou de travail et présenter un caractère social.

Les aides dédiées aux services à la personne et à la garde d’enfant

Le CSE et/ou l’employeur dans certains cas peuvent, pour financer des activités de services à la personne et de garde d’enfant, verser des aides aux salariés. Cette aide concerne les activités de services à la personne : tâches ménagères ou familiales, assistance aux personnes âgées, handicapées… et de garde d’enfants : assistant maternel, crèche, halte-garderie, accueil de loisirs pour les enfants de moins de 6 ans.

Ces aides sont exonérées de cotisations de Sécurité sociale et de CSG-CRDS dans la limite :

  • d’un plafond annuel par bénéficiaire fixé à 2 421 € au 1er janvier 2024, cumulable pour deux personnes de la même entreprise appartenant au même foyer. Si l’employeur verse une participation il faut la prendre en compte dans l’appréciation de ce seuil ;
  • des coûts effectivement supportés par les bénéficiaires.

En cas de dépassement de ces montants, seules les sommes dépassant la limite d’exonération seront soumises à cotisations et contributions sociales.

Le CSE doit transmettre à l’employeur un récapitulatif individuel des aides versées aux salariés, au titre de chaque année civile. Ce récapitulatif doit être transmis à l’employeur dans les dix premiers jours de janvier.

  • Lorsque l’aide financière est accordée directement au salarié, celui-ci doit produire en cas de recours à un employé de maison ou un assistant maternel agréé : la copie des avis d’échéance ou de prélèvement des cotisations de Sécurité sociale ou la copie de l’attestation fiscale lui permettant de faire valoir ses droits à la réduction fiscale ;
  • en cas de recours aux services d’une personne employée par une association ou entreprise agréée : les factures précisant les coordonnées de cet organisme, son numéro et sa date d’agrément, l’identité du bénéficiaire de la prestation de service, la nature des services fournis, le montant des sommes acquittées et le numéro d’immatriculation de l’intervenant ;
  • en cas de recours à une structure d’accueil d’un enfant : une facture de la structure d’accueil précisant le nombre de jours de garde, le prix de la journée ou la mention d’un montant forfaitaire et la somme versée par la famille.

L’employeur communique ensuite aux bénéficiaires de l’aide une attestation mentionnant le montant total de l’aide et précisant son caractère non imposable avant le 1er février.

Lorsque l’aide financière est attribuée sous forme d’un Cesu préfinancé, le salarié n’a pas de justificatifs à produire.

L’attribution de cadeaux et de bons d’achat

Les cadeaux et bons d’achat attribués aux salariés par le CSE ou directement par l’employeur dans certains cas, peuvent en application de tolérances ministérielles être exonérés des cotisations et contributions sociales.

Ainsi, lorsque le montant global de l’ensemble des bons d’achat et cadeaux attribué à un salarié au cours d’une année civile n’excède pas 5 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale (193 euros en 2024) ce montant est exonéré des cotisations et de contributions de Sécurité sociale.

Si ce seuil est dépassé sur l’année civile, les cotisations et contributions sociales sont dues, sauf si les trois conditions suivantes sont cumulativement remplies pour chaque bon ou cadeau :

Cas pratique

Dans une entreprise, le CSE alloue des bons d’achat aux salariés lors de leur mariage, lors de la naissance d’un enfant et pour la rentrée scolaire.

Au cours de l’année, un salarié reçoit les bons d’achat suivants :

  • un bon d’achat d’une valeur de 50 € pour son mariage ;
  • un bon d’achat d’une valeur de 80 € pour la naissance de son enfant ;
  • un bon d’achat d’une valeur de 90 € pour la rentrée scolaire de son enfant âgé de 6 ans.

Le montant des bons d’achat excède-t-il sur l’année le seuil de 5 % du plafond mensuel ?

Additionnez le montant total des bons d’achat alloués durant l’année civile et comparez-le au seuil de 5 % du plafond mensuel (soit : 193 € en 2024).

50 € + 80 € + 90 € = 220 €.

Ce montant dépasse le seuil de 5 % du plafond mensuel pour 2024.

Le seuil de non-assujettissement annuel des bons d’achat est dépassé.

Il convient alors d’apprécier si les conditions d’exonération sont réunies pour chaque attribution de bons d’achat.

Les bons d’achat et cadeaux attribués aux salariés pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024

Afin d’encourager une large participation du public aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, les CSE ou les employeurs, peuvent accorder aux salariés des bons d’achat et/ou des cadeaux en nature au titre de cette compétition sportive dans des conditions exceptionnelles.

Dans ce cas, les bons d’achat et les cadeaux en nature attribués peuvent être exonérés de cotisations et contributions sociales sous réserve de respecter les conditions suivantes :

  • les bons d'achat ne doivent être utilisables que dans les boutiques officielles (sur internet ou en boutique). Il en va de même pour les cadeaux en nature (billets, transport, hébergement, cadeaux divers...) ;
  • les bons d’achat et/ou cadeaux en nature doivent être attribués par le CSE ou par l'employeur avant le 8 septembre 2024 pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 ;
  • le montant total des bons d’achat et/ou cadeaux en nature attribués ne doit pas dépasser 25 % du plafond mensuel de la Sécurité sociale par salarié et par année civile soit 966 € en 2024.

La cantine et les titres-restaurant

La cantine

En cas de participation du CSE au financement de la cantine, conjointe ou non à celle de l’employeur :

  • si la participation du salarié au prix du repas est égale ou supérieure à 2,68 € (2024) : aucune cotisation et contribution sociale n’est due (50 % de la valeur forfaitaire de l’avantage en nature nourriture), l’avantage en nature n’est pas intégré dans les assiettes sociales ;
  • si la participation du salarié au prix du repas est inférieure à 2,68 € les cotisations et contributions sociales sont dues sur la valeur forfaitaire de l’avantage en nature (5,35 € en 2024) sous déduction de la participation salariale.

Bon à savoir

La participation du CSE aux frais de cantine scolaire pour les enfants des salariés (hors cas de secours) entre dans l’assiette des cotisations de Sécurité sociale. La participation du CSE au financement de cours de cuisine ou bricolage peut être admise dans le périmètre des activités sociales et culturelles (et être exonérée de charges sociales à ce titre), dans la mesure où les cours de cuisine ou de bricolage constituent une initiation pour amateur.

En revanche, l’achat de matériel de cuisine ou de bricolage n’entre pas dans le champ de la tolérance ministérielle.

Les titres-restaurant

Lorsque le CSE participe à l’acquisition de titres-restaurant, la participation du CSE est exonérée de cotisations et de contributions sociales dans les mêmes conditions et limites que celles fixées pour la participation patronale.

Si cette participation globale est comprise entre 50 % et 60 % de la valeur nominative du titre-restaurant ne pas excéder la limite maximale d’exonération de la part patronale.

Bon à savoir

Lorsque le CSE participe conjointement avec l’employeur au financement des titres-restaurant, il convient, pour apprécier le droit à exonération, de faire masse des deux participations.

Pour toute question relative aux conditions d’attribution des titres-restaurant, il convient de contacter la commission nationale des titres restaurant (CNTR).

titres-restaurant-2

2024

2023

2022

Exonération maximale de la part patronale

7,18 €

6,91 €

6,50 €

Valeur du titre restaurant ouvrant droit à l’exonération maximale

Entre 11,97 € et 14,36 €

Entre 11,52 € et 13,82 €

Entre 10,83 € et 13€

titres-restaurant-2

2024

Exonération maximale de la part patronale

7,18 €

Valeur du titre restaurant ouvrant droit à l’exonération maximale

Entre 11,97 € et 14,36 €

titres-restaurant-2

2023

Exonération maximale de la part patronale

6,91 €

Valeur du titre restaurant ouvrant droit à l’exonération maximale

Entre 11,52 € et 13,82 €

titres-restaurant-2

2022

Exonération maximale de la part patronale

6,50 €

Valeur du titre restaurant ouvrant droit à l’exonération maximale

Entre 10,83 € et 13€

La médaille du travail

La prime versée par le CSE et l’employeur à l’occasion de l’attribution d’une médaille d’honneur du travail ou d’une médaille s’y substituant (médaille d’honneur de la police, des sapeurs-pompiers...) :

  • est exonérée de cotisations et contributions sociales si le montant global de la prime (CSE + employeur) est inférieur ou égal au salaire mensuel de base du salarié ;
  • est soumise à cotisations et contributions sociales pour la fraction excédentaire si le montant global de la prime (CSE + employeur) est supérieur au salaire mensuel de base du salarié.

Bon à savoir

Le salaire mensuel de base correspond à la rémunération brute habituelle du salarié, à l’exclusion des primes ou indemnités (qu’elles présentent ou non le caractère d’un complément de salaire).

Guide pratique 2024 - Comité social et économique

PDF, 710.41 Ko - Publié le 17 avril 2024

Textes de référence