Les plans d'épargne

Publié le 18 avril 2024

L’épargne salariale permet de favoriser l’épargne collective en assurant le développement des investissements des entreprises.
Les sommes versées sur ces dispositifs et leurs intérêts bénéficient d’exonérations sociales sous certaines conditions.

Les principales caractéristiques des plans d’épargne

Ces plans présentent des règles communes. Ils ne doivent pas se substituer au salaire et doivent avoir un caractère collectif : dès lors qu’ils sont mis en place, tous les salariés doivent en bénéficier.

Les conditions de mise en place d’un dispositif d’épargne salariale

Les dispositifs d’épargne salariale peuvent être mis en place selon différentes procédures avec un formalisme particulier.

Dépôt des accords et règlements

Tous les accords d’épargne salariale (PEE, PEI, PERCO) doivent être déposés sur la plateforme de téléprocédure du Ministère du travail pour ouvrir droit aux exonérations sociales.

La formalité de dépôt doit être renouvelée après toute modification (autre que de forme) laquelle doit être effectuée par voie d'avenant à l'accord initial.

Le délai d’opposition (huit jours à compter de la notification de l'accord d'entreprise) doit être respecté lorsque le plan d’épargne est mis en place par accord conclu avec des organisations syndicales représentatives.

Le dossier est transféré à la Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités (Ddets) qui vérifie sa complétude et délivre le récépissé de dépôt.

L’accord est ensuite transmis à l’Urssaf par la plateforme pour vérifier sa conformité sur la forme et le fond.

Analyse de l’accord par l’Urssaf

À compter du dépôt de l'accord auprès de la Ddets, l’Urssaf dispose d’un délai de 3 mois pour examiner les accords.

Plusieurs situations peuvent se présenter :

  • L’accord comporte des maladresses de rédaction ou des imprécisions :
    Un simple échange avec l’entreprise peut suffire à les résoudre.
  • L’accord comporte des clauses illégales :
    Un avenant de régularisation sera exigé.

Dans ce cas, l’Urssaf peut vous demander, de manière motivée et par lettre recommandée avec avis de réception, le retrait ou la modification des dispositions contraires aux dispositions légales.

L’Urssaf pourra refuser d’appliquer les exonérations sociales aux sommes versées aux salariés depuis l’entrée en vigueur de l’accord.

En l’absence d’observations, l’accord est validé de façon implicite.

Aucune remise en cause ultérieure des exonérations sociales et fiscales ne sera alors possible.

Les bénéficiaires des plans d’épargne salariale

Les plans d’épargne doivent être collectifs : aucun salarié ne peut en être exclu.

Aucune discrimination ne peut être faite entre les salariés.

Les salariés concernés :

  • ont conclu un contrat de travail avec leur employeur ;
  • et exercent leurs activités dans un lien de subordination.

Sont donc éligibles les salariés :

  • sous contrat de travail à durée indéterminée (CDI) ;
  • à durée déterminée (sous réserve du respect de l’éventuelle condition d’ancienneté) ;
  • à temps plein ou partiel ;
  • les salariés en contrat de travail par alternance (les apprentis notamment) ;
  • les salariés dont le contrat de travail est suspendu avec ou sans rémunération ;
  • ceux ayant fait valoir leurs droits à pension de vieillesse et bénéficiant des dispositions du cumul emploi retraite.

Les stagiaires en entreprise sont exclus du dispositif car ils n’ont pas la qualité de salarié.

Les PEE- PEI et PERCO sont également ouverts :

  • aux salariés, dont le contrat de travail est rompu ou arrive à son terme (pour une raison autre que le départ en retraite ou en préretraite) qui peuvent rester adhérents du plan d’épargne sans pouvoir effectuer de nouveaux versements (sauf intéressement, ou participation perçus au titre de la dernière période d’activité du salarié et intervenant après le départ de l’entreprise) ;
  • aux anciens salariés ayant quitté l’entreprise à la suite d’un départ à la retraite ou d’une préretraite ; ceux-ci peuvent continuer à effectuer des versements s’ils en avaient déjà effectué avant leur départ mais sans pouvoir bénéficier de l’abondement de l’employeur ;
  • aux salariés mis à la disposition d’une entreprise par un groupement d’employeurs (sauf si un PEE a été mis en place par le groupement ou si un plan d’épargne groupe a été institué entre le groupement et les entreprises utilisatrices) ;
  • aux agents généraux d’assurance et agents commerciaux ayant un contrat individuel avec une entreprise dont ils commercialisent des produits, si le règlement du plan le prévoit. Ceux-ci ont également accès au Perco si celui-ci contient cette possibilité.

Bon à savoir

Les anciens salariés peuvent continuer à effectuer des versements dans le Perco de leur ancien employeur s’ils n’ont pas accès à un Perco dans leur nouvelle entreprise. Ces versements dans le PERCO ne peuvent pas faire l'objet d'un abondement par l'ancien employeur. 

Une possible condition d'ancienneté

L’accord relatif au plan d’épargne peut prévoir une condition d’ancienneté inférieure ou égale à 3 mois.

Elle est appréciée à la date du premier versement dans le plan : cette condition est calculée sur l'exercice au cours duquel le versement est effectué plus les douze mois précédents. Ainsi, tous les contrats de travail exécutés au cours de la période de calcul et des douze mois qui la précèdent sont pris en compte pour la détermination de l’ancienneté.

Cas particulier des stagiaires : lorsque le stagiaire est embauché par l'entreprise à l'issue d'un stage d'une durée supérieure à deux mois, la durée de ce stage est prise en compte pour l'ouverture et le calcul des droits liés à l'ancienneté.

La situation des mandataires sociaux et chefs d'entreprise

Le mandataire social titulaire d’un contrat de travail peut en principe bénéficier du plan d’épargne au seul titre de son contrat de travail.

Toutefois, dans une entreprise dont l’effectif est compris entre 1 (en plus du dirigeant) et 250 salariés, les plans d’épargne entreprise/inter-entreprises (PEE-PEI) et Perco sont également ouverts :

  • aux chefs d’entreprise (quelle que soit la forme juridique de celle-ci) ;
  • présidents, directeurs généraux ;
  • gérants ou membres du directoire ;
  • conjoint du chef d’entreprise s’il a le statut de conjoint collaborateur ou de conjoint associé.

La condition d'emploi doit être satisfaite au titre de chaque année de fonctionnement du plan. Dans le cas où elle ne le serait plus, le dirigeant ou le chef d'entreprise ne peut plus effectuer de nouveau versement au plan, mais l'épargne constituée y demeure investie.

La situation des intérimaires

Les salariés intérimaires sont liés contractuellement à l’entreprise de travail temporaire et ont accès au plan d’épargne mis en place par l’entreprise de travail temporaire.

Les versements possibles

Les cas de déblocages anticipés

Pour les plans d’épargne (hors Perco), votre salarié lors de son départ (démission, licenciement, fin de contrat à durée déterminée…), peut :

  • demander le déblocage anticipé de ses droits ;
  • transférer ses droits chez un nouvel employeur ;
  • laisser les sommes dans votre entreprise. Vous lui enverrez à la fin de la période de blocage.

Vous devez remettre à votre salarié un état récapitulatif de l’ensemble des sommes et valeurs mobilières épargnées ou transférées au sein de votre entreprise dans le cadre des dispositifs d’épargne salariale.

L’exonération de l’abondement de l'employeur

L’abondement que vous versez en complément des versements des adhérents peut faire l'objet d'une exonération totale de cotisations de Sécurité sociale, sous réserve de remplir certaines conditions.

Ces sommes restent soumises à contributions sociales.

Liens utiles

Textes de référence