Comment sont calculées les cotisations et contributions sociales d'un employeur ?

Publié le 25 janvier 2024

Les cotisations et contributions sociales que vous versez à l’Urssaf sont calculées sur les sommes et les avantages versés à vos salariés.
Ces éléments constituent la base des cotisations et contributions sociales.
Afin d’obtenir le montant des cotisations dues, vous multipliez cette base par les différents taux de cotisations et contributions.

Les trois grandes étapes de calcul des cotisations et contributions

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    Vous déterminez la base de calcul des cotisations

    Les sommes payées et tous les avantages consentis à vos salariés constituent la base de calcul des cotisations (ou assiette) que vous versez à l’Urssaf.

    Les bases de cotisations ou « assiettes » sont propres à chaque salarié. Elles peuvent varier tous les mois.

    Cette assiette des cotisations et contributions sociales est constituée des sommes prises en compte pour déterminer l’assiette de la CSG.

    Il s’agit de toutes les sommes ou avantages, en nature ou en argent, dus en contrepartie ou à l'occasion d'un travail peu importe leur dénomination, et peu importe aussi par qui et comment ils sont attribués.

    À titre d’exemples, sont soumis à CSG-CRDS les revenus d’activité suivants :

    • les salaires, primes, indemnités, avantages en nature …
    • les primes liées à l’intéressement et à la participation ;
    • l’abondement de l’entreprise aux :
      • plans d’épargne d’entreprise (PEE) ;
      • plans d’épargne pour la retraite collectif (Perco) ;
    • une partie des indemnités journalières complémentaires versées en cas d’arrêt de travail ;
    • une partie des indemnités versées lors de la rupture du contrat de travail ou de la cessation forcée du mandat social ;
    • etc.

    Sont exclus de l'assiette des cotisations de Sécurité sociale bien qu'inclus dans l'assiette de CSG :

    • les sommes issues de l’intéressement et de la participation ;
    • l’abondement de l’employeur au plan d’épargne entreprise (PEE), au plan d’épargne interentreprises (PEI), au plan d’épargne pour la retraite collectif (PERCO) ou au plan d’épargne retraite d’entreprise collectif ;
    • les contributions patronales finançant des prestations de protection sociale complémentaire qui revêtent un caractère collectif et obligatoire ;
    • la contribution patronale d'une entreprise de moins de cinquante salariés à l'acquisition des chèques-vacances ;
    • les indemnités versées à l'occasion de la rupture du contrat de travail ou de la cessation forcée des fonctions de mandataires sociaux dans des limites différentes de l’exclusion d’assiette de la CSG.
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    Vous calculez le montant des cotisations pour chaque salarié

    Montant des cotisations par salarié = base de calcul ou assiette le taux en vigueur pour chaque cotisation.

    Un simulateur est disponible pour vous aider à calculer le montant mensuel de l'ensemble des cotisations, le coût total de la rémunération à prévoir lors d’une embauche, ainsi que le salaire net après impôt qui sera versé à votre salarié.

    Simulateur de revenus pour salarié

    Simulateur

    Chaque cotisation ou contribution a un taux. En fonction des cas les cotisations sont calculées :

    • soit sur la totalité du salaire ;
    • soit sur le plafond de la Sécurité sociale.

    Le plus souvent, il est identique, quels que soient l’effectif, l’activité ou le lieu d’implantation de l’entreprise.

    Certains taux sont toutefois fonction de l’effectif, comme pour le Fnal.

    D’autres sont liés à l’implantation géographique (Outre-mer, cotisation supplémentaire d’assurance maladie dans le Bas-Rhin, le Haut-Rhin et la Moselle par exemple).

    Le taux de la cotisation accidents du travail est fixé par la Carsat (caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) selon l’activité et la taille de votre entreprise.

    Les cotisations et contributions sociales sont, selon les cas :

    • dues à la fois par l’employeur et par le salarié ;
    • dues par l’un des deux seulement.

     Pour connaitre les taux de cotisations applicables aux employeurs du secteur privé et ceux applicables aux employeurs du secteur public.

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    Vous déclarez et versez l’ensemble des cotisations et contributions patronales et salariales

    Les cotisations dues par votre salarié sont prélevées sur son salaire brut lors de chaque paie.

    Votre salarié perçoit le salaire net, c’est-à-dire la rémunération brute moins la part salariale des cotisations et contributions sociales.

    Chaque mois, vous déclarez et payez les cotisations et contributions sociales à Urssaf via la DSN.

Les spécificités de l’assiette des cotisations

L’assiette des cotisations et contributions doit respecter :

  • une base minimum appelée l’assiette minimale ;
  • une base maximum appelée l’assiette maximale.

L’assiette minimale

La base de calcul minimale des cotisations de Sécurité sociale concerne tous les salariés qui entrent dans le champ d’application du Smic.

Le Smic permet de déterminer :

  • le salaire minimum que vous devez verser à vos salariés en fonction du nombre d’heures travaillées ;
  • l’assiette minimale de cotisations.

L’assiette minimale désigne l’assiette minimum que vous devez déclarer pour votre salarié en fonction du nombre d’heures travaillées.

Le montant des rémunérations à retenir pour calculer l’assiette minimale (ou base minimale) de calcul des cotisations doit être égale ou supérieure à la somme :

  • du Smic ou du montant prévu par la convention collective ;
  • et des indemnités, primes ou majorations prévus par la loi ou par une convention collective.

L’assiette minimale des cotisations est donc plus large que celle du salaire minimum.

Vous devez appliquer le salaire conventionnel s’il est supérieur.

L’assiette minimale doit être respectée à chaque échéance de paie.

Il n’est pas possible de compenser d’un mois sur l’autre.

Exemple

Votre convention collective prévoit le versement d’une prime d’ancienneté. Cette prime n’est pas prise en compte dans le calcul du salaire minimum ; par contre cette prime entre dans l’assiette minimale de cotisations.

Situations particulières :

  • Vous appliquez la déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels :
     les éléments de rémunération conventionnels n’ont pas à être pris en compte pour déterminer le respect de la base minimale des cotisations de Sécurité sociale.
    Exemple : 

    Votre salarié perçoit une rémunération mensuelle brute de 1 800 €.
    Son activité ouvre droit à une déduction forfaitaire spécifique pour frais professionnels de 30 %.
    Vous appliquez cette déduction et réintégrez les remboursements de frais professionnels (150 €), puis appliquez la déduction, ce qui devrait conduire à une base de calcul des cotisations de Sécurité sociale de (1 800 + 150) × 70 % = 1 365 €.
    Le Smic mensuel pour ce même mois est de 1747.20 €.
    Dans l’hypothèse où il n’existe pas de minimum conventionnel plus élevé, les cotisations seront calculées sur la base du Smic mensuel.

  • Dans certaines situations, le Smic fait l’objet d’un abattement.
    C’est le cas notamment des apprentis et de certains jeunes de moins de 18 ans.
    Pour l’application de l’assiette minimale, il est tenu compte de ces abattements (abattement de 10 % pour les salariés entre 17 et 18 ans et de 20 % pour les salariés de moins de 17 ans).
    Si ces salariés bénéficient d’avantages en nature, leur montant est pris en compte pour déterminer la base de calcul minimale.

Sont exclus du calcul de l’assiette minimale :

  • les VRP multicartes ;
  • l’ensemble des « personnels » qui ne sont pas salariés tels que :
    •  les stagiaires ;
    • ou certains dirigeants d’entreprise ;
  • les salariés dont les cotisations sont calculées sur une base forfaitaire.

L’assiette maximale

Pour certaines cotisations, une assiette maximale ou base maximale s’applique : c’est le plafond de la Sécurité sociale.

La partie des rémunérations qui dépasse ce plafond n’est pas soumise à certaines cotisations.

Le plafond sert également de référence pour calculer les tranches sur lesquelles sont appelées d’autres cotisations ou contributions (assurance chômage, retraite complémentaire…) et pour certaines prestations.

Les cotisations plafonnées sont les suivantes :

  • la cotisation d’assurance vieillesse (pour la part plafonnée) ;
  • la contribution au Fnal au taux de 0,10 % (pour les entreprises de moins de 50 salariés) ;
  • la contribution d’assurance chômage (dans la limite de 4 plafonds) ;
  • la contribution CSG-CRDS (abattement de 1,75 % sur l’assiette de la CSG-CRDS dans la limite de 4 plafonds).

Pour aller plus loin

Retrouvez toutes les précisions sur cette législation dans le Bulletin officiel de la Sécurité sociale.

Les cas de réduction de plafond

Le plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS) est le plafond de référence, dont le montant est déterminé pour chaque année civile par arrêté ministériel.

Lorsque votre salarié n’est pas mensualisé, (c’est-à-dire que le paiement mensuel du salaire est indépendant du nombre de jours dans le mois et du nombre de jours travaillés), la valeur du plafond est ajustée en fonction de la périodicité de paie.

Par ailleurs, la valeur du plafond peut être ajustée pour tenir compte de la situation du salarié :

  • entrées/sorties en cours de mois ;
  • temps partiel ;
  • absences non rémunérées ;
  • salariés à employeurs multiples ;
  • rémunérations spécifiques, (il s’agit notamment, des rémunérations à la pige, des rémunérations à la pièce, et du recours à l’activité partielle

Enfin, le plafond fait l’objet d’une régularisation progressive chaque mois.

Pour aller plus loin

Des règles particulières de plafond s’appliquent dans le cas de rémunérations spécifiques.

Reportez-vous au bulletin officiel de la Sécurité sociale pour une information plus détaillée sur :

La régularisation progressive du plafond

Les cotisations dues dans la limite du plafond sont régularisées

  • chaque mois ;
  • de manière progressive :
    en comparant la somme des bases de calcul des cotisations et la somme des plafonds applicables sur les mois écoulés depuis le début de l'année. La différence éventuellement constatée fait l’objet d’un versement complémentaire.

En pratique, vous comparez à chaque échéance de paie la somme des rémunérations dues depuis le début de l’année, (ou la date de l'embauche si elle est postérieure), et la somme des plafonds applicables au titre de l’ensemble de cette période d’emploi :

  • si la somme des rémunérations est inférieure à la somme des plafonds, l'assiette plafonnée à retenir pour une échéance de paie donnée est égale à la somme des rémunérations, diminuée du montant des assiettes plafonnées appliquées sur chaque échéance de paie précédente ;
  • si la somme des rémunérations est supérieure à la somme des plafonds, l'assiette plafonnée à retenir pour une échéance de paie donnée est égale à la somme des plafonds, diminuée du montant des assiettes plafonnées appliquées sur chaque échéance de paie précédente.

Pour aller plus loin

Certains salariés ne sont pas éligibles à la réduction du plafond et au mécanisme de régularisation.

Reportez-vous au Bulletin officiel de la Sécurité sociale pour une information plus détaillée.

Les taux et la période de travail

C'est la période d'emploi qui détermine le taux des cotisations et le plafond applicables. Ainsi, les règles d’assiette, d’exonération, de taux et de plafonnement applicables pour le calcul des cotisations sociales sont celles en vigueur au cours de la période de travail au titre de laquelle les rémunérations sont dues.

Pour les rappels de rémunération ordonnés par décision de justice, que le contrat de travail soit en cours ou non, vous appliquez les règles d’assiette, d’exonération, de taux et de plafonnement en vigueur lors des périodes de travail donnant lieu aux rappels ordonnés par décision de justice.

Pour les sommes versées après le départ du salarié (hors décision de justice), il est fait application des règles d’assiette, d’exonération, de taux et de plafonnement applicables lors de la dernière période de travail de celui-ci.

S’agissant des sommes versées pendant une suspension du contrat de travail sans maintien de rémunération, vous appliquez la législation en vigueur lors de la dernière période d’emploi avant la suspension du contrat de travail.

Pour aller plus loin

Des règles spécifiques de rattachement peuvent s’appliquer dans certaines situations particulières :

Retrouvez plus en détails les règles de détermination du fait générateur dans ces situations, avec des exemples, sur le Bulletin officiel de la Sécurité sociale.

Guide Urssaf : comment déclarer et régulariser les cotisations

PDF, 1.82 Mo - Publié le 17 avril 2024

Liens utiles

Textes de référence