La réduction générale des cotisations

Vérifié le 18 avril 2024

En tant qu'employeur, vous pouvez bénéficier d'une réduction de charges sur les rémunérations de vos salariés : c'est la réduction générale des cotisations.
Cette réduction concerne certaines de vos cotisations patronales.
Elle varie en fonction de votre effectif et de la rémunération de votre salarié.

Les employeurs et salariés concernés

Les employeurs concernés

Vous pouvez bénéficier de la réduction générale des cotisations :

  • si vous êtes soumis à l’obligation d’assurance chômage ; 
  • ou si vous êtes un établissement public à caractère industriel et commercial des collectivités territoriales (Epic) ;
  • ou si vous êtes une société d’économie mixte dans laquelle ces collectivités ont une participation majoritaire (SEM) ;
  • ou si vous êtes une entreprise nationale inscrite au répertoire national des entreprises contrôlées majoritairement par l’État (RECME).

Les salariés concernés

Vous pouvez appliquer la réduction générale des cotisations si votre salarié : 

  • a conclu un contrat de travail ;
  • et a une rémunération inférieure à 1,6 Smic ;
  • et relève à titre obligatoire du régime d’assurance chômage.

Pour aller plus loin

La réduction concerne également les salariés affiliés aux régimes spéciaux de Sécurité sociale des marins, des mines et des clercs et employés de notaire au titre desquels, en tant qu’employeur, vous êtes soumis à l’obligation d’assurance contre le risque de chômage.
Retrouvez toutes les précisions dans le Bulletin officiel de la Sécurité sociale.

Les cotisations exonérées

La réduction s’applique aux cotisations et contributions patronales :

  • d’assurances sociales (maladie, maternité, invalidité, décès, vieillesse) ;
  • d’allocations familiales ;
  • d’accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP) ;
  • de retraite complémentaire légalement obligatoire (Agirc-Arrco) ;
  • de fonds national d’aide au logement (Fnal) ;
  • de solidarité pour l’autonomie (CSA) ;
  • d’assurance chômage.

Pour en savoir plus sur ces cotisations, consultez la page dédiée.

Bon à savoir

À la différence des autres cotisations, pour le calcul de la réduction générale, le taux de la cotisation accidents du travail et maladies professionnelles (AT/MP) est limité.
Pour 2024, cette limite est fixée à 0,46 %.

Décret n° 2023-1329 du 29 décembre 2023 relatif aux modalités d'application de divers dispositifs de réduction de cotisations patronales.

Le calcul de la réduction générale en 3 étapes

Un simulateur est disponible pour vous permettre d’estimer le montant de la réduction annualisée dont vous pouvez bénéficier pour un salarié.

Simulateur de calcul de la réduction générale

Simulateur
  1. 1

    Déterminez le coefficient de réduction générale

    Il varie selon votre effectif.

    Le montant du coefficient de réduction est déterminé selon la formule suivante :
    (0,3194 ÷ 0,6) × [(1,6 Smic + heures supplémentaires ou complémentaires ÷ rémunération mensuelle brute) - 1]  

    Le coefficient maximum de la réduction est égal à 0,3194.

    Ces informations concernent les employeurs faisant application des taux de cotisations de droit commun.

    Smic à prendre en compte dans la formule de calcul

    La formule de calcul que vous devez prendre en compte est égale à :
    Smic horaire × 35 × 52 ÷ 12

    Elle est applicable à votre salarié rémunéré à temps plein sur le mois.

    Dans certains cas, elle est également applicable si votre salarié est rémunéré en dessous du Smic (par exemple pour les contrats d’apprentissage).

    La valeur du Smic peut être ajustée pour tenir compte des temps partiels, des durées collectives de travail inférieures à la durée légale, de suspensions du contrat de travail.

    Exemple

    Votre entreprise a 10 salariés. Vous souhaitez calculer la réduction générale du mois de janvier 2024 pour votre salarié qui travaille 35 heures par semaine, présent tout le mois et qui n’a pas fait d’heure supplémentaire.

    Pour un Smic brut mensuel de 1 766,92 € au 1er janvier 2024 et une rémunération mensuelle brute de 1 900 €, la valeur maximale du coefficient de réduction générale est de 0,2595.
    Soit : 0,3194 ÷ 0,6 × [(1,6 × 1 766,92 ÷ 1 900) -1] 

  2. 2

    Déterminez le montant de la réduction générale

    Pour déterminer le montant de la réduction générale, il vous suffit de multiplier votre coefficient de réduction par la rémunération mensuelle brute.

    Exemple

    Votre entreprise a un coefficient de 0,2595 pour votre salarié qui a une rémunération mensuelle brute de 1 900 € pour 35 heures par semaine, présent tout le mois et qui n’a pas fait d’heure supplémentaire.
    Vous souhaitez calculer la réduction générale du mois de janvier 2024.
    Vous bénéficiez d’un montant mensuel de la réduction générale de 493,05 € (soit : 1 900€ × 0,2595).

  3. 3

    Déduisez le montant global de la réduction sur les cotisations

    Vous trouverez ci-dessous les formules de calcul vous permettant de déterminer, en fonction de votre effectif, le montant de la réduction générale à déduire sur les cotisations versées à l’Urssaf et aux Institutions de retraite complémentaire.

    • Sur les cotisations et contributions versées à l’Urssaf :
      Montant de la réduction × (0,2593 ÷ 0,3194).
    • Sur les cotisations et contributions versées aux institutions de retraite complémentaire :
      Montant de la réduction × (0,0601 ÷ 0,3194).

Pour aller plus loin

Vous devez adapter ces ratios en cas de taux particuliers de cotisations conduisant à un coefficient différent de 0,3194 ou de 0,3234 ou lorsque la contribution d’assurance chômage n’est pas recouvrée par l’Urssaf.

Bulletin officiel de la Sécurité sociale.

La déclaration de la réduction

Chaque mois, vous déclarez la réduction générale dans votre déclaration sociale nominative (DSN).

Vous indiquez sur les lignes spécifiques de votre DSN :

  • le nombre de salariés concernés ;
  • et le montant de la réduction, qu’il soit positif ou négatif à l’aide de codes types de personnel (CTP).

Pour le cas général :  
Vous déclarez le montant de la réduction générale sur le CTP 668. Si vous avez trop déduit les mois précédents, vous déclarez alors la régularisation sur le CTP 669.  

Pour les personnes éligibles à la réduction générale mais pour lesquelles l’Urssaf ne recouvre pas les cotisations d’assurance chômage (exemple des salariés engagés à titre temporaire relevant des professions de la production cinématographique, de l’audiovisuel ou du spectacle) : le montant de la réduction générale doit être déclaré sur le CTP 671 et pour la régularisation sur le CTP 801.  

Bon à savoir

La déclaration de la réduction générale est vérifiée par les Urssaf lors de campagnes de fiabilisation. Vous pouvez également être alerté en cas d’erreur dans votre déclaration par le service « suivi DSN » qui vous indique les éléments à corriger.

Important

Pensez à conserver tous les justificatifs nécessaires au calcul de la réduction générale. En cas de contrôle, vous devrez être en mesure de mettre à la disposition des inspecteurs du recouvrement toutes les informations utiles à cette vérification.

Guide déclaratif Urssaf

PDF, 1.82 Mo - Publié le 17 avril 2024

Les règles de cumul

Vous pouvez cumuler la réduction générale avec :

En revanche, vous ne pouvez pas cumuler la réduction générale :

  • avec aucune autre exonération totale ou partielle de cotisations patronales pour un même salarié (sauf pour l’exonération « aide à domicile ») ;
  • avec l’application de taux spécifiques, d’assiettes ou de montants forfaitaires de cotisations (exemple : taux spécifiques aux artistes du spectacle).

Bon à savoir

Vous pouvez renoncer à une exonération de cotisations patronales et appliquer la réduction générale des cotisations. Dans le cas où ce changement a lieu en cours d’année : chacune des périodes d’emploi correspondantes donne lieu à l’application d’un régime d’exonération, comme s’il s’agissait de contrats différents. Pour la réduction générale, la formule de calcul prend donc en compte les périodes de travail pendant lesquelles la réduction s’applique, comme si le salarié commençait ou terminait sa relation de travail en cours d’année.

Textes de référence