Travailler avec votre conjoint

Publié le 05 avril 2024

Choisir un statut approprié pour votre conjoint garantit sa protection sociale et vous permet de respecter la législation.

Le statut obligatoire du conjoint et les démarches à accomplir

Vous êtes mariés, liés par pacte civil de solidarité (Pacs) ou concubins et votre conjoint contribue régulièrement à votre entreprise sans être rémunéré pour cette activité ? Si oui, il est important de lui attribuer un statut légal pour garantir ses droits, que ce soit en cas d'accident ou pour les avantages liés à la retraite et à la formation professionnelle.  

Cette démarche est obligatoire, que votre conjoint ait ou non un emploi salarié par ailleurs. La régularité de l'activité n'est pas déterminée par le nombre d'heures travaillées mais par son implication effective et habituelle dans l'entreprise. 

La déclaration du statut choisi se fait auprès du guichet unique, soit lors de l'immatriculation de votre entreprise, soit par une déclaration modificative pour un conjoint collaborateur.  

Important

 Travailler régulièrement avec votre conjoint sans déclaration est considéré comme du travail dissimulé, ce qui est sanctionnable. 

Il existe trois statuts principaux pour les conjoints : conjoint associé, conjoint collaborateur et conjoint salarié. Chacun a ses spécificités, avantages et obligations. 

Conjoint associé  

Le statut de conjoint associé est idéal si votre conjoint détient des parts sociales dans votre entreprise et y exerce une activité professionnelle régulière.  

Si vous exercez une profession libérale réglementée (praticien ou auxiliaire médical, expert-comptable, architecte, etc.) votre conjoint doit être titulaire d’un diplôme lui permettant d’exercer l’activité réglementée. 

Comme vous, le conjoint associé est affilié en tant que travailleur indépendant, bénéficiant des mêmes droits et obligations pour sa couverture sociale. Les cotisations sont basées sur son revenu professionnel annuel selon les mêmes taux de cotisations et les mêmes modalités de paiement que pour vos cotisations. 

Fin du statut de conjoint associé 

Si votre conjoint cède ses parts sociales, il ne peut plus bénéficier du statut de conjoint associé. 

En cas de décès du chef d'entreprise, le conjoint associé reste dans l'entreprise tant qu'il détient ses parts sociales. Il peut alors poursuivre l'exploitation et la gestion de l'entreprise en tant que travailleur indépendant.

Conjoint collaborateur

Le conjoint collaborateur permet de contribuer régulièrement à l’entreprise sans être rémunéré mais en bénéficiant d’une protection sociale.

Pour que votre conjoint bénéficie de ce statut, vous devez exercer en entreprise individuelle, être le gérant majoritaire ou appartenir à un collège de gérance majoritaire, d'une entreprise en SARL / SELARL ou EURL/SELARLU sans limitation de l'effectif salarié. 

Le conjoint collaborateur est affilié personnellement en tant que conjoint collaborateur et verse certaines cotisations et contributions sociales à l'Urssaf. Il ne paye pas de cotisations au titre de l'assurance maladie-maternité, des allocations familiales et pour la CSG-CRDS  

Le conjoint collaborateur la possibilité de souscrire à une assurance volontaire accidents du travail maladies professionnelles auprès de la Cpam. La cotisation, à verser auprès de l'Urssaf, est calculée sur une base forfaitaire et est déductible des impôts. 

En cas de revenus faibles, des cotisations minimales doivent être payées pour la retraite de base, l'invalidité-décès, les indemnités journalières et la formation professionnelle pour bénéficier d’une couverture sociale partielle.  

Les cotisations sociales du conjoint sont déductibles du revenu imposable du foyer fiscal comme celles du chef d’entreprise (sauf régime fiscal de la micro-entreprise). 

Le conjoint collaborateur peut dans certaines conditions racheter des trimestres de retraite. 

Pour en savoir plus, consultez :

  • les taux et barèmes en vigueur pour les artisans commerçants, professions libérales non réglementées ;
  • les taux et barèmes en vigueur pour les professions libérales dépendant de la Cipav ;
  • les taux et barèmes en vigueur pour les professions libérales hors Cipav ;

Les cotisations d’indemnités journalières, de retraite et invalidité-décès du conjoint collaborateur

En fonction de votre statut (artisan, commerçant ou professionnel libéral), votre conjoint collaborateur doit choisir l’une des 5 options suivantes pour cotiser au titre de la retraite et de l’invalidité-décès auprès de l’Urssaf. Tout changement d’option doit être effectuée avant le 1er décembre de l’année pour être pris en compte au 1er janvier de l’année suivante. Pour cela, utilisez le formulaire de choix de l'assiette du conjoint collaborateur.

Choix de l'assiette du conjoint collaborateur

PDF, 756.76 Ko - Publié le 22 avril 2024
  • Formulaire et modèle de document
  • Artisan-commerçant
  • Profession libérale non réglementée
Consulter

Retraite de base, complémentaire et invalidité-décès

Retraite de base, complémentaire et invalidité-décès

Choix d'option

Option 1

Assiette forfaitaire fixe égale à 1/3 du plafond de la Sécurité sociale 

Option 2

1/3  du revenu du chef d’entreprise sans partage 

Option 3

50% du revenu du chef d’entreprise sans partage 

Option 4

1/3 du revenu du chef d’entreprise avec partage  

Option 5

50 % du revenu du chef d’entreprise avec partage 

Retraite de base, complémentaire et invalidité-décès

Choix d'option

Option 1

Assiette forfaitaire fixe égale à 1/3 du plafond de la Sécurité sociale 

Option 2

1/3  du revenu du chef d’entreprise sans partage 

Option 3

50% du revenu du chef d’entreprise sans partage 

Option 4

1/3 du revenu du chef d’entreprise avec partage  

Option 5

50 % du revenu du chef d’entreprise avec partage 

Outre ces cotisations, la cotisation d’indemnité journalière est calculée sur une base forfaitaire de 40 % du plafond de la Sécurité sociale avec un taux de 0,50 %, soit 93 € pour 2024. 

Important

À défaut d’option de votre part, c’est l’assiette forfaitaire (égale au tiers du plafond de la Sécurité sociale pour les artisans, commerçants, professions libérales non réglementées, ou à la moitié pour les professions libérales qui relèvent de la Cipav) qui est appliquée pour l’année. 

Les droits du conjoint collaborateur

En contrepartie de ses cotisations, le conjoint collaborateur est affilié et peut bénéficier de droits pour :  

  • la retraite de base et complémentaire, 
  • l'invalidité-décès, 
  • les indemnités journalières après 12 mois d’affiliation,  
  • la maternité ou paternité après 6 mois d'affiliation ; 
  • la formation professionnelle continue. 

Fin du statut de conjoint collaborateur 

En tant que chef d’entreprise, vous pouvez mettre un terme au statut de collaborateur de votre conjoint sur simple demande. Il vous suffit de faire la déclaration en ligne sur le guichet unique

Certains événements de la vie des conjoints ou de l’entreprise entraînent automatiquement la fin du statut de conjoint collaborateur : 

  • Changement de statut de l'entreprise ;
  • Décès du chef d'entreprise ;
  • Divorce ;
  • Cessation du Pacs. 

Bon à savoir

Depuis le 1er janvier 2022, le statut de conjoint collaborateur est limité à 5 ans. À l’issue de cette période, vous devrez opter pour un autre statut : associé ou salarié. Sans option de votre part, le statut de conjoint salarié sera automatiquement appliqué. 

Cas particulier : si vous avez débuté votre activité avant le 1er janvier 2022, vous avez jusqu’au  31 décembre 2026 pour changer de statut. 

Consultez l'article L121-4 du code du commerce.

Conjoint salarié

Le conjoint salarié travaille sous le contrôle du chef d'entreprise, avec un contrat de travail et un salaire conforme aux normes du secteur ou au Smic pour des activités diverses. Il bénéficie de la protection sociale des salariés, y compris l'assurance chômage, sous réserve d'appréciation de la réalité du contrat de travail par France Travail. 

Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier de la réduction générale des cotisations patronales de Sécurité sociale pour l’emploi de votre conjoint salarié. 

Bon à savoir

Votre conjoint ne peut pas être salarié si son activité est exercée : 

  • sans horaires fixes ; 
  • ou de manière intermittente ou occasionnelle ; 
  • ou se limite à des tâches ponctuelles. 

De même, il sera présumé ne pas participer de façon régulière à l'activité de votre entreprise, s’il exerce par ailleurs : 

  • une activité salariée d'une durée au moins égale à la moitié de la durée légale du travail ; 
  • ou une activité non salariée. 

Fin du statut de conjoint salarié 

En cas de rupture du contrat de travail (démission, fin du CDD, licenciement) le statut de conjoint salarié cesse.